Kalamus Guadeloupe : CFA Sport - Animation - Touri

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Emploi d'avenir et apprentissage

Le lancement du dispositif emploi d'avenir et les hautes ambitions de tous les partenaires publics qui l'entourent questionnent évidemment les acteurs de l'apprentissage. Et notamment ceux évoluant dans le secteur non-marchand, celui des Associations, dés lors que les aides dans ce secteur seront conséquentes et constitueront une alternative attractive à l'apprentissage pour tous les employeurs. C'est le cas du CFA Kalamus Guadeloupe.

 

D'autres se sont penchés sur la question : http://www.atlantico.fr/decryptage/emplois-avenir-encore-choix-ephemere-fait-au-detriment-question-fondamentale-formation-en-alternance-jerome-rocquigny-491175.html. Au titre d'acteur de la politique régionale de formation, nous nous refuserons à entrer dans toute forme de polémique. Mais certaines réalités sont incontournables.

 

Ainsi, un salarié recruté dans le cadre d'un emploi d'avenir coutera moins de 450€ mensuels à un employeur tandis qu'un apprenti coûte, en moyenne, autour de 750€ au même employeur. Et ce sans prise en compte des aides locales que certains acteurs locaux guadeloupéens ont déjà annoncé.

 

La menace que le dispositif d'emplois d'avenir vienne percuter celui de l'apprentissage est donc à prendre au sérieux. Au seul détriment des CFA ou aussi à celui des employeurs du secteur de la vie associative sportive et des jeunes en insertion dans le dit secteur.

 

La conviction que nous portons au sein du CFA Kalamus est que le modèle d'organisation et de financement du mouvement sportif français a fait long feu. Et qu'il doit se ré-inventer. La Cour des Comptes n'a pas dit autre chose dans son récent rapport. D'une situation de dépendance à l'égard de la collectivité locale dont il reçoit plus de 2/3 de ses ressources, le club sportif doit tendre vers une émancipation financière. Ou il mourra puisque les collectivités ne pourront plus suivre trés longtemps.

 

Cette émancipation passera inéluctablement par la professionnalisation des structures et donc la recomposition de la gouvernance des associations. Il ne s'agira pas d'en faire fuir les quelques bénévoles qui restent, mais de les accompagner par de la compétence nouvelle pour par exemple positionner les clubs comme prestataires de service de communes qui auront bientôt à faire face, en plus, à la refonte des rythmes scolaires et à la nécessité d'encadrer les activités péri-scolaires.

 

Or, le processus par lequel le bénévole va "lâcher de son pouvoir" n'est pas facile à enclencher. C'est humain et on ne peut pas l'en blamer. Mais donc il faut faire naitre dans les clubs une vraie réflexion sur le fond quant à cette réorganisation, quant à ce changement de culture. Et il est à craindre qu'en offrant la facilité aux clubs d'accueillir une jeunes sous emplois d'avenir sans que cela ne lui coute rien, on ne fasse que mettre un emplatre sur une jambe de bois, on ne fasse que traiter les effets et pas les causes.

 

A contrario, en se lançant dans le recrutement d'un apprenti, un club s'engage inexorablement dans la voie d'une réforme salutaire. Et puisque cet apprenti sera a priori mieux formé qu'un jeune sous emploi d'avenir, mieux accompagné aussi par le CFA qui continuera ses efforts dans le domaine,  cela se fera dans des conditions de compétence optimisées.

 

Le mouvement sportif guadeloupéen doit se souvenir avoir accueilli en leur temps des emplois jeunes. Pour le plus grand bénéfice des jeunes concernés puisque plus des 3/4 de ceux-là avaient obtenu un emploi à échéance de leur contrat aidé. Mais par contre, ceux de ces jeunes qui sont restés dans les structures, qui ont dans la durée contribué à leur développement se compte sur les doigts d'une main. Les autres sont partis à la fin de leur contrat, parce que les clubs, à défaut d'avoir changé leur modèle, ne pouvait plus les payer. Et les clubs sont restés dans la même situation problématique.

 

"Ce qui est gratuit n'a pas de valeur" disait mon grand-pêre. Accueillir un jeune sans que cela coûte àç la strucutre d'accueil, c'est à coup sûr lui rendre service. Ce n'est pas à coup sür rendre service à la structure.



23/01/2013
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